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Certains entendent du Mozart dans les eaux du ventre maternel. Michaël, pour sa part, a peut-être entendu avant sa naissance les audiences du procès Eichmann, en 1961-1962. Sarah, sa mère, originaire de la ville d'Auschwitz (Oswiecim en polonais), n'aurait pas dû suivre à la radio les dépositions des témoins à ce procès, et revivre ainsi les trois ans passés dans l'enfer d'un camp allemand. À sa venue au monde, Michaël n'avait aucun appétit : ni pour la nourriture, ni pour la vie.
Il s'y est pourtant résigné, à force. Il a même laissé quelques phrases, parfaites, d'ailleurs : " Fais-moi un ballon... ". Comme le Petit Prince : Dessine-moi un mouton. Un jour, il s'est tu, après s'être frappé les tempes trois jours durant. Il s'est retrouvé perdu, placé-déplacé, dans un autre camp ; à visage humain, celui-là. Il n'avait pas sept ans. Ce livre est son histoire, sous forme de journal.
Un journal autiste.