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Une analyse - rarement tentée jusqu'ici - du vocabulaire employé par Julien Gracq, montre qu'il fait infiniment plus que jouer comme un enfant avec les sortilèges. Promeneur infatigable sur le « grand chemin » de la vie, il ne cesse de les enregistrer, de mesurer l'impact de chacun d'entre eux, grâce à l'extraordinaire finesse de sa sensibilité, et à l'art de sorcellerie, dont les mots mêmes qu'il utilise sont les instruments.
Car les sortilèges existent à l'état pur, ayant l'air de correspondre tantôt à une magie blanche, tantôt à une magie noire.
Ils existent dans la nature sauvage, dans la nature habitée, dans la nature féminine, dans l'au-delà mystérieux avec lequel essaient de nous faire communiquer les religions, dans le verbe des écrivains. Ils existent, comme existait le Graal ; et cette existence seule est une invitation permanente à la « quête ». Le dernier mot de la culture - de celle de Gracq, en tout cas - ne serait-il pas la hantise de la primitivité ?