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Mes va-et-vient incessants entre la France et le Japon et le passage constant d'une culture à l'autre m'ont sensibilisé à la manière dont les deux pays se regardent et se voient. La perception que l'étranger peut avoir du Japon est difficile. Par leur comportement, les Japonais eux-mêmes ne facilitent pas les chose, au contraire. L'impression de décalage a été d'autant plus perceptible quand je me suis intéressé aux écrivains que le Japon a inspirés, et non les moindres puisque Malraux, Yourcenar et Barthes, figurent parmi eux.
J'ai constaté, d'ailleurs, qu'ils n'évoquent pas le Japon très différemment de ce que Claudel, par exemple, l'avait fait. Sociologues et journalistes n'ont pas, dans de nombreux cas, été beaucoup plus clairvoyants.
Si j'ai choisi la période 1945-1995, c'est qu'elle est spécifique d'une évolution sans précédent. Cette période de croissance spectaculaire met en scène un Japon qui, après avoir effrayé par son alliance avec l'Allemagne nazie, suscite de nouvelles craintes par son apparente boulimie économique.
Aujourd'hui, il est clair que la croissance s'y enlise et que le Japon connaît des difficultés, mais jusqu'ici, il semblait flotter dans une bulle économique au-dessus des autres économies mondiales, et surtout au-dessus des problèmes que connaissent les autres économies.