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Depuis sa naissance dans les années 1980, la musique dancehall fait l'objet de critiques acerbes. On reproche à ses artistes d'entretenir une posture matérialiste ; ses chansons sont jugées violentes ou sexistes. Sa légitimité est d'autant plus contestée aujourd'hui qu'elle dérange l'ordre sociopolitique symbolisé par les institutions de l'Etat, pour lequel la place de la culture dans la construction de l'identité nationale constitue un enjeu fondamental dans la période postcoloniale.
Quelles sont les définitions de la culture de l'indépendance à nos jours à la Jamaïque ? Quels ont été leurs paramètres et leurs méthodes d'application à travers les politiques culturelles ? Quelles sont les significations des pratiques culturelles au sein de l'espace légitime défini par l'Etat postcolonial ? Cet ouvrage répond à ces interrogations à travers l'analyse des définitions de l'identité observées chez les Jamaïcains, notamment chez ceux issus des couches populaires qui sont les acteurs et les consommateurs du dancehall.
Il souligne le caractère profondément ambigu des représentations populaires dans un espace public structuré autour de hiérarchies sociales et de rapports de domination. Il éclaire sur les stratégies sociales, de même qu'il expose les dynamiques constructives de contestation du statu quo et de dialogue avec les structures de l'Etat-nation.