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La philosophie italienne contemporaine est plutôt mal connue en France. Ce livre tente d'apporter quelques éléments de réflexion, en partant d'une vision croisée de l'histoire et de la philosophie, depuis le Risorgimento jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Dans ce contexte, le philosophe Gentile représente une sorte de " modèle ", justement parce que son système de pensée instaure un lien nécessaire entre l'histoire réelle et la philosophie de l'esprit.
Son actualisme s'énonce comme l'aboutissement d'une réforme de la dialectique hégélienne. Gentile est préoccupé par une réforme morale susceptible d'achever l'unité politique italienne, par la formation de la conscience du citoyen. Or, ce souci de cohésion nationale est également inscrit dans le projet politique du pouvoir fasciste. Gentile s'engage en 1922 au sein du gouvernement mussolinien et demeure fasciste jusqu'à son assassinat en 1944.
Car il est convaincu que le fascisme trouvera sa voie dans l'idéalisme actuel. Cette philosophie de l'acte s'objective donc en une politique particulière, celle du fascisme, considéré comme une période transitoire. Par conséquent, l'engagement de Gentile n'a d'emprise que sur l'Etat réel, alors que par-delà celui-ci, l'actualisme demeure à la recherche de l'Etat idéal. Ainsi, grâce à cette figure de proue de l'intelligentsia de l'époque, on peut s'interroger sur l'engagement de l'intellectuel, mais aussi sur le statut de l'Etat-nation, le rôle de l'éducation, le danger du nationalisme.
Autant de questions qui, posées à travers le prisme de ce système philosophico-politique, trouvent parfois des échos inquiétants dans l'Europe d'aujourd'hui...