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Un jour d'hiver, Emma conduit sa mère à l'hôpital ; victime d'une hémiplégie, Thérèse est aphasique. Dans la chambre qu'elle ne quitte plus, sa fille prend soin d'elle. Les rôles s'inversent et un nouveau langage s'installe : langage du corps pour Thérèse, langage des mots pour Emma qui, pour effacer les rigueurs du silence, couvre sa mère de mots. Il y a cet étrange huis-clos dans la chambre d'hôpital, les verdicts sans appel des médecins, le découragement des jours sans progrès, et les moments de grâce.
Il y a leur vie dehors, avant la maladie, dans l'immeuble où Thérèse est concierge, sans père pour la fille, sans mari pour la mère, qui se tait obstinément sur un amour de jeunesse malheureux. Il y a ce secret, qu'Emma veut percer, ces souvenirs auxquels elle n'a pas droit. Il y a les hommes, les siens. À dix-sept ans, son apprentissage de l'amour et du désir, est douloureux. Grandir sans père, c'est peut-être aussi ne pas avoir appris le langage des hommes.
Il y a, surtout, l'amour infini et dévorant d'Emma qui décide, coûte que coûte, de vaincre le silence et la maladie, et part à la recherche d'une mémoire enfouie dans le mutisme de sa mère.