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Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires.
Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social. On ne peut les rejoindre que par la mer, immense; l'unique milieu naturel, peut-être, qui conserve quelque chance de perdurer en ces temps d'incertitude absolue. Tel est le décor, fascinant, qui sert d'écrin à Animal'z, le nouveau récit futuriste d'Enki Bilal.
Fidèle à ses thèmes de prédilection (la fiction conjecturale, en étroite résonance avec les convulsions et les névroses collectives de notre présent), l'auteur de La Trilogie Nikopol explore les conséquences possibles des dommages infligés au climat, dans un registre graphique nerveux qui comblera les attentes de ses très nombreux fidèles. Déroutant, surprenant, passionnant : un album d'une centaine de pages à savourer sans retenue.
Du très grand Bilal.
western aquatique
D17, l’espoir semble résider dans ces brèves coordonnées. Alors que l’espèce humaine semble à l’agonie, quelques passages, quelques eldorados suscitent l’intérêt, le désir des survivants. Dans un monde gris bleu tapissé de sombres nuages toxiques et de paysages neigeux mortifères, des êtres épurés tentent de réchapper au « coup de sang ».
Le « coup de sang », un dérèglement climatique qui a renvoyé l’Homme au rang de survivant féroce et bestial pour certains, de duelliste de l’absurde pour d’autres. L’issue ne peut survenir que de la mer et de ces créatures hybrides sortie de l’imaginaire d’ Owles, mélange de Mengele et de doux utopiste. Bilal quitte l’univers de Monstre pour nous emmener dans un western aquatique et philosophique. Un affrontement violent et poétique à la fois, un voyage où le lecteur se laisse emporter dans un tourbillon onirique et elliptique au gré de citations. Un univers où homme et animaux uniraient leurs compétences pour cette quête, ce besoin de vivre.
Bilal se mue en défenseur de la nature et de l’espèce humaine dans un album tout en lyrisme et en imagination, une histoire qui emporte le lecteur vers une aventure teintée d’une certaine nostalgie. Un nouveau regard optimiste sur la génétique.