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Les années 1990-2002, Bouaké, Abidjan, voilà pour le cadre de ces travaux. Ce livre nous parle du contact interculturel qui lie (ou non) les Ivoiriens aux Occidentaux Il parle des représentations du blanc et de son univers, des " frontières " qui se perçoivent ou non selon les points de vue, entre les mondes différents, du désir de " passer de l'autre côté " et des modes de " passage ". L'invention du lien interculturel se réalise selon des formes pré-arrangées appelées ici " passerelles ", " plates-fortes ", ternies qui désignent autant de créations affectives et sensuelles communes, sortes de sas qui se ménagent entre les cultures.
Et en même temps ce livre parle de la désespérance sociale en ces années 90. Car observer ces phénomènes, c'est aussi dans leur sillage, se disposer à se mettre à l'écoute de la société ivoirienne dans son ensemble. Celle-ci nous apparaîtra ici travaillée par des maux variés et infinis qui sont à rapporter autant à la crise économique et politique qu'à une " atmosphère sociale " particulièrement irrespirable à la description de laquelle est consacrée la plus grande partie de ces pages.
L'état de guerre civile qui règne depuis 1999, ne s'expliquera pas uniquement par des points de vue partiels et somme toute trop extérieurs parce que structurels. Il convient de se pencher tout autant sur l'état de cette société à la dérive à qui il est demandé en ce début de XXe siècle de faire face, seule, à son destin tragique.