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« Georges Clemenceau fut l'homme aux quatre visages : le Tigre qui fait tomber les ministères, le dreyfusard qui mène pendant neuf ans le combat du droit et de la justice, le premier flic de France qui, trois ans durant, dirige d'une main de fer le ministère de l'Intérieur, enfin le Père la Victoire qui conduit le pays à l'armistice avec l'Allemagne. Ce radical, d'abord haï par la droite pour son anticléricalisme, puis par la gauche pour son sens de l'ordre et sa lutte contre le pacifisme, est un homme apparemment contradictoire, qui se définissait lui-même comme un " mélange d'anarchiste et de conservateur ".
Du premier, il avait la passion de la liberté, la philosophie individualiste, le dégoût de la " caserne collectiviste ". Du second, l'amour de la patrie, le respect de la propriété, une certaine forme de pessimisme - celui de l'homme d'action - sur la nature humaine. »
Michel Winock
Clemeanceau
Voici la biographie d'une « personnalité qui a fasciné ses contemporains, français et étrangers, et qui fut sans conteste l'un des héros politiques de son temps – et de notre histoire » écrit Michel Winock.
L'historien, spécialiste de l'histoire politique, retrace brillamment la vie de Georges Clemenceau.
De sa naissance en 1841 jusqu'à sa mort en 1929, il a vécu les grandes crises politiques de la IIIe République en y jouant un rôle important : la Commune (Il est alors maire du XVIIIe arrondissement où il tente d'incarner un rôle de modérateur entre les Versaillais et les Communards), le boulangisme, l'Affaire Dreyfus (se battant articles après articles pour la révision du procès et la réhabilitation ), grand défenseur de la séparation des Églises et de l’État.
Orateur de talent, il est craint des ministères qu'il peut enterrer d'un discours. Grâce à ce livre, nous revivons quelques unes de ses grandes joutes oratoires notamment face à Jules Ferry et Jean Jaurès. Loin d'être uniquement un député fossoyeur de ministères, il fut également ministre de l'Intérieur et président du Conseil. Son ministère dure près de trois ans, ce qui sera l'un des plus long de la IIIe République. Il reviendra aux affaires durant la Première Guerre Mondiale où, son rôle crucial, lui vaudra le surnom de « Père la victoire ».
Une biographie passionnante pour un personnage qui l'est tout autant par son parcours, sa passion et sa complexité. Comme l'écrit très bien Michel Winock, son attitude politique n'a pas manqué d'être analysée par certains comme entachées de paradoxes. Celui qui fut surnommé le « Premier Flic de France » a « toujours eu en lui un esprit libertaire et un contempteur de l'autorité, alors qu'il passe pour un parangon d'autoritarisme ».
« Au-delà de la gauche et de la droite, Georges Clemenceau a incarné un besoin de beauté, de vérité, de justice ». Passionnant.