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Entre chant d'amour et cri de rage devant l'effacement plus ou moins systématique d'un passé complexe, ces " carnets " sont une sorte d'anti-guide de la nouvelle capitale allemande. Piéton par choix, " enquêteur de mémoire " par nécessité, photographe de " portraits de familles " décalés, l'auteur s'efforce de dire l'indicible - Oranienburg, la " solution finale ", la fascination pour le néant -, de témoigner d'une histoire aussi difficile à vivre qu'à oublier, de regarder sans complaisance le Berlin d'aujourd'hui, mais aussi d'imaginer une ville autre, dégagée des pesanteurs politiques ou sociétales, qui n'existe peut-être que dans ses rêves.
Une ville qui, à son grand dam, voudrait passer directement de Frédéric le Grand au XXIe siècle sans passer par la case " mémoire ".
Berlin nourrit toujours les lieux communs. " Ville-phare " de l'Europe du troisième millénaire. Le nazisme et le communisme. Rosa Luxembourg et Erich Honecker. Le Mur et les portes. Kennedy au balcon de la mairie de Schi~neberg. Le Reichstag revisité par Norman Foster.
Unter den Linden, le musée juif de Kreuzberg, l'inévitable chantier de Potsdamerplatz. Et la promesse de croiser l'Histoire à chaque coin de rue. " Des mois durant, je m'étais gavé d'images ready made. J'étais allé fouiner chez les bouquinistes : guides touristiques périmés de la RDA, romans populaires du XIXe, récits d'espionnage des années de guerre froide, j'avais tout dévoré et je n'en dormais plus.
Je ne savais plus ce que j'allais chercher à Berlin, encore moins ce que j'allais y trouver. "