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" Des hauteurs de Barrettali, on descend à pied entre les tombeaux. Ce matin-là, tout n'est que silence et lumière [...] Il n'y a rien de pathétique dans un tel moment. Il n'est que la conscience altière que la mort est le revers éclatant et nécessaire de la vie - comme je suis moi-même, vivante, le double gémellé de l'enfant mort [...] Au cours de l'écriture, la vie et la mort, entre lui et moi, je le sens bien, se sont échangées : je lui ai donné la vie.
L'écriture, cette seule parole pourtant silencieuse que s'autorisent les morts, est une parole gelée, de sinople et de azur, en attente de vie, scintillante, en attente d'être réchauffée entre des mains amies - marins aussi de haute mer - jetée sur le tillac. " Père dirige l'Usine à Gaz de Saint-Denis. Il est breton. Mère vient de Corse, elle a vécu sa jeunesse à Marseille. Un enfant a vécu là un bonheur ébloui, jusqu'à l'entrée de " la misère ", dont seule l'écriture vient le sauver.
Une femme raconte - dans l'emmêlement des mots des
autres et des siens - cette éclosion de l'écriture. Elle le fait entre un jour de neige et l'entrée du printemps, comme une traversée de la mémoire calquée sur la traversée des saisons.