Romain Gary se prête ici à un exercice difficile mais brillamment réussi : se glisser dans la peau d’un jeune garçon, et y être crédible. Dans ce roman, tout sonne juste. La verve colorée du jeune Momo nous transporte dans un univers joyeusement foutraque, tout à la fois misérable et gai, chaleureux et violent. Ce qui pourrait être une tragédie devient un récit réjouissant, mouvementé, parfois cru et souvent touchant. De ces rencontres improbables entre des êtres usés, cabossés, bringuebalants, naissent des scènes drôles et émouvantes, et des dialogues truculents. Sublime
leçon d’humanité, ce texte admirablement maitrisé traite des horreurs de la guerre sous un éclairage nouveau, qui laisse une large place à l’humour. Plaidoyer en faveur de la tolérance, ce petit bijou de drôlerie et d’humanité a largement mérité sa réputation de chef d’œuvre.
Une histoire tragique... mais drôle.
Décidément Romain Gary a le talent pour nous faire sourire en racontant des choses tristes ou mélancoliques. Ici tout le talent de l'écrivain est de nous relater les faits à travers les propos du jeune "momo", avec son vocabulaire cru et chatoyant, avec son regard d'enfant qui a grandi trop vite (et même de 4 ans d'un coup !), dans un environnement pauvre, où drogue et prostitution sont sans cesse sous les yeux des enfants.
Mais un univers où la générosité et le multiculturalisme fleurissent et créent une atmosphère folklorique et collective.
Dans un tout petit coin de Paris, Romain Gary arrive à raconter une histoire tellement simple qu'elle pourrait tenir en quelques pages... mais pour aboutir à un superbe récit dont l'émotion émane à chaque page.