Le bel appétit de monsieur de Balzac

Sensuel, esthète et gourmand, Honoré de Balzac vécut en un temps que l'on considère aujourd'hui comme le siècle d'or de la gastronomie, avec la naissance de la salle à manger bourgeoise, l'éclosion des grands restaurants, l'apparition des premiers chefs, l'âge d'or des cafés et l'invention de la critique gastronomique. L'écrivain a placé l'art de bien manger au-dessus de tous les plaisirs, non seulement dans sa propre existence mais dans son œuvre elle-même, lui qui fut le premier dans la littérature française à donner le menu des repas de ses personnages. Pourtant, l'auteur de ce prodigieux édifice sociologique qu'est La Comédie humaine reste sobre lorsqu'il écrit, se nourrissant simplement de café, d'œufs frais à la mouillette, ou de sardines écrasées dans du beurre, dans l'attente de la délivrance du créateur, qui lui permettra de dévorer alors de plantureux repas - un cent d'huîtres d'Ostende, douze côtelettes, un canard aux navets, une paire de perdreaux rôtis, une sole normande, des entremets et des fruits... Sa Touraine natale a littéralement nourri son œuvre. Les merveilleux produits de cette province renommée au XIXe siècle comme le jardin de le France, accompagnés de vins si fameux, inspirèrent maintes descriptions gourmandes, réinterprétées avec talent par Jean Bardet qui nous convie, dans plus de soixante recettes inédites, à un prodigieux festin balzacien.