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Tout n’est qu’illusion et l’art de l’illusionniste est de détourner l’attention au moment clef. Pourquoi détourner l’attention ? Pour pouvoir créer l’illusion, pour offrir une pause magique, une féérie ou un meurtre !
Les illusionnistes, les magiciens comme on les nomme couramment, sont des bêtes de spectacles, qui aiment être admirés et dès lors qu’ils sont reconnus, ils ne touchent plus terre et ont recours à des expédients. Par ailleurs, ils initient les prétendants, établissant avec la génération montante des relations mentor-apprenti souvent malsaines : l’illusion
s’enseigne en situation, imprimant aux relations une dimension de domination, allant parfois jusqu’à des mutilations. Ainsi l’a été Alexandre par Petrov, ainsi le sera Sam par Alexandre. L’auteur nous propose une plongée dans un monde de chimères, derrières les drapés voluptueux qui cachent une réalité violente dans un monde où règne la manipulation.
L’auteur prend son temps pour installer son intrigue avec soin et quelques retours-arrière apportent les précisions nécessaires le moment venu. Nous sommes dans les coulisses et le lecteur est immergé dans les faux-semblants. Nous savons que les meurtres jalonnent et jalonneront ce récit, là est le suspense, distillé avec art, par petites touches.
Hormis les quelques références au téléphone portable et autres techniques récentes d’identification qui justifient le feu, ce roman aurait tout à fait pu se dérouler au début du siècle dernier. Ce côté intemporel en fait l’un de ses charmes.
Une belle découverte pour un monde qui ne m’attirait pas a priori mais qui a su me divertir avec cet agréable moment de lecture.
Elle pourrait être une légende rustique car depuis le moyen-âge, la dame blanche alimente les représentations tantôt maléfiques, tantôt féériques. Elle pourrait être le fruit de l’imagination collective, pourtant, celle qui tente de sauver sa peau après son enlèvement, après sans doute avoir été prise en otage par un loser, livrable à une famille atypique, dirigée par une réplique de Ma Dalton, aura bien des épreuves à surmonter, des souffrances à endurer, tout comme ceux qui tentent de l’aider.
Le chien, Césaire, m’a fait penser à celui Des nœuds d’acier de Sandrine
Colette. Il est le plus humain des personnages de ce roman, victime d’une humiliation constante à la limite du soutenable.
Cette chronique rurale du bout du Tarn révèle les convoitises, les corruptions, l’esprit de vengeance de cette micro-société où le ressentiment est dogme, au milieu de nulle part.
C’est le premier roman que je lis de cet auteur et j’ai été frappée par la sobriété du ton et la justesse des sentiments. On tremble, on sourit des situations improbables (oui car difficile de rire face à autant d’ignominie et d’injustice), on lit avec plaisir cette saga villageoise qui n’a que faire de l’empathie, de la bienveillance et de la justice ou alors très peu ! Un roman d’ambiance glauque et pesante, parfois un peu chargée en hémoglobine. Un très bon moment de lecture, loin des problèmes de société et des contraintes sanitaires. Une pause en quelque sorte !
Un coup au cœur !
Nous accompagnons Jeanne, la narratrice dans sa descente aux enfers. Sa fille est enlevée, et nous l’accompagnons elle aussi quelques temps dans son incarcération. Jeanne saura-t-elle rebondir pendant l’absence, pendant ce temps de doute où la connaissance du sort de Sixtine tiendra en haleine sa famille. Jeanne avait tout pour être heureuse (sauf peut-être son mari volage), elle avait choisi de « faire carrière », d’assumer sa vie de femme autonome, malgré sa belle-famille qui lui reprochait d’être trop loin de son foyer.
Cette chronique est sans doute l’une des plus difficile à rédiger qu’il soit. Ne pas trop en dire surtout, ne rien révéler d’essentiel mais donner envie de lire ce roman plus que noir, psychologique à mort et interpellant s’il en est. Dans leurs romans, les Camhug nous posent souvent la question : qu’auriez-vous fait à leur place ? Pierre Lemaître en parlant d’eux évoque leur colère créatrice. C’est l’empathie à 200 % qu’ils nous proposent dans un roman qui s’écarte du combat écologique et humanitaire de leur deux derniers opus. On y lit la quête d’une mère, dont la vie va basculer à plusieurs reprises tant les auteurs sont diaboliques et durs avec nos nerfs ! Rien ne nous est épargné, même les odeurs participent à nos angoisses.
L’écriture à quatre mains reste un mystère pour moi. Leur grand art, leur maîtrise de l’exercice font que les mots coulent sans rupture, les situations les plus folles s’enchainent logiquement … ou presque, tandis que les rebondissements sont pour le moins inattendus. Les personnages secondaires, s’il en est, ont eux aussi de riches histoires à raconter, des peines à partager, des précipices à éviter … ou pas !
J’ai été emballée par cette histoire, ravie par ces personnages, emportée par le rythme, étonnée par ces rebondissements, bref un vrai coup de cœur !