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À découvrir
Bernard Viallet n'a pas encore complété son profil
La narratrice, professeur de littérature à l'université est également documentaliste dans une revue scientifique chargée de la rubrique « Le Saviez-vous ? » Elle essaie ou a essayé de vivre de sa plume en servant de nègre à un riche qui veut écrire un livre sur la conquête de l'Espace. Elle vit dans un appartement infesté de souris. Après une première fausse couche, elle met au monde un bébé, une petite fille qui pleure beaucoup et très fort. Elle se dispute de plus en plus souvent avec son mari. Petit à petit son couple part à vau-l'eau. Son mari commence par lui proposer
une séparation provisoire. La narratrice se doute bien qu'elle finira par se retrouver un jour seule avec sa fille...
De l'autofiction au nombrilisme, il n'y a qu'un pas que Jenny Offill franchit allégrement. Avec un sujet aussi quelconque et aussi peu original, il lui aurait fallu être une narratrice et une styliste de haute volée pour dépasser le niveau du journal intime juste bon à aller dormir au fond d'un tiroir. Le lecteur se demande d'ailleurs quelle vilaine mouche a piqué l'éditeur pour oser proposer pareille somme d'insignifiance et de faiblesse narrative. Commencée à la première personne du singulier, cette juxtaposition de notes, anecdotes et impressions jetées à la va vite et sans ordre ni soupçon d'intrigue vraiment construite, se termine à la troisième personne du singulier avec pour personnage « la femme » ! De qui parle-t-elle ? D'elle-même ? D'une autre ? De l'éternel féminin ? Un flou pas très artistique règne dans ce texte assez ennuyeux et déplaisant autant par le fond que par la forme. Seul point positif : une relative brièveté du discours (132 pages) avec quand même quelques redîtes et répétitions. Vite lu, vite oublié...
Au temps de Louis XIV, en Touraine, Urbain Delatour apprend le métier de chirurgien apothicaire auprès de son père, issu lui-même d'une longue lignée d'hommes de l'art. Il tombe amoureux de la pulpeuse et bizarre Isabelle de Montchevreüil, dont le père souffrant de calculs dans la vessie reste longtemps éloigné de son domaine pour tenter de prendre les eaux de toutes sortes de lointaines stations thermales... De nos jours, Etienne Delatour éminent cardiologue, prêt à tout pour sauver ses patients est fasciné par la fille de son patron, l'intrigante Irène de Saint-Aubin. Un certain
nombre d'opérations ratées se produisent attirant l'attention des autorités sur le taux alarmant de décès dans sa clinique...
Roman historico-médical, « Fleur et sang » est construit en parallèle sur les deux époques. Chapitre après chapitre, on alterne les deux histoires qui semblent se répondre au-delà des siècles et même se reproduire presque à l'identique avec des personnages un peu différents mais ayant quand même une sorte de destin commun. L'intrigue se déroule avec une certaine lenteur pour ne pas dire lourdeur. Le lecteur qui espère un basculement dans l'étrange ou le fantastique en est pour ses frais. Vallejo ne quitte jamais le plancher des vaches du réalisme, ne monte ni en rythme ni en puissance, tout juste nous gratifie-t-il d'un dénouement un peu surprenant. Le texte est dépourvu de tout dialogue direct, ce qui est sans doute un parti pris stylistique un peu risqué car cela donne une impression de distance un peu hautaine et même de manque de chair et de vie. Le volet historique semble un peu plus intéressant que l'autre somme toute assez banal. Ensemble moyen et un peu décevant au bout du compte.
L'amour et la mort
En 1976, à Beyrouth, c'est la guerre ; les Syriens bombardent les camps palestiniens et par la même occasion l'aéroport international. Toutes les voies d'accès à la ville sont bloquées. Aucun avion ne peut plus décoller. Un homme d'affaire américano-libanais, Samir Khoury, qui devait rentrer aux Etats-Unis, se retrouve prisonnier dans l'aéroport. Il rencontre Joumana et Maha, deux infirmières qui lui proposent de le ramener à son hôtel. Samir croise le regard de Joumana et c'est le coup de foudre immédiat et la passion torride peu après. L'ennui c'est qu'il est marié avec Carol et qu'il a trois enfants...
« L'infidèle » est un pur roman sentimental sans autre véritable intérêt que son contexte fort bien rendu : la guerre du Liban avec en point d'orgue l'assassinat du leader druze Walid Joumblatt et son cortège de représailles sur les chrétiens du Chouf. Sinon cette histoire de double adultère et de triple tromperie (si l'on compte le collègue et ami passant au statut d'amant une unique fois) laisse plutôt de marbre. Le mari trompe sa femme. La femme a un amant. L'amant se languit de ne pas arriver à faire divorcer la femme. La maîtresse n'en peut plus d'attendre le mari lequel ne supporte plus sa vie à New-York. En un mot, à tellement courir après le bonheur, tout le monde est malheureux ! Et on passera sur la fin tragique et sans la moindre originalité. De cette bluette assez quelconque ne surnage que le style très agréable et très maîtrisé de Catherine Hermary-Vieille. Insuffisant pour crier au chef d'oeuvre.