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Des syndicats professionnels, des associations, des ligues et des comités de défense développent des actions de type juridique et judiciaire qui tendent alors à se substituer aux moyens de défense habituels ou, au contraire, à les renforcer. Mais tous ces groupes d'intérêt ne se saisissent pas du droit de la même manière ni avec les mêmes attentes pour toutes les causes qu'ils prétendent défendre.
Certains n'ont même pas les moyens - humains, techniques et financiers - de recourir à un tel mode d'action. D'autres préfèrent ne pas investir ce registre juridique/judiciaire et optent résolument pour d'autres techniques de défense des intérêts qu'ils représentent. Ces différences dans l'adoption ou non d'un tel répertoire d'action et dans sa mise en œuvre interrogent. Comment expliquer ce recours au droit par certaines organisations de défense°? Comment comprendre les usages différents, et parfois contradictoires, qui en sont faits : à la fois pour faire avancer une cause et pour défendre la place et le rôle d'une organisation ? A partir d'enquêtes sociologiques portant sur différents groupes d'intérêt, les quatre articles du dossier montrent combien le recours au registre juridique et sa mise en œuvre dépendent de ceux qui s'investissent dans ces collectifs de défense, de leurs compétences, de leurs conceptions du militantisme et des intérêts qu'ils défendent, ainsi que de leur appréciation des opportunités et des contraintes d'action.
En s'intéressant ainsi à ce que font ces différents collectifs de défense et à ceux qui les font ils ne se contentent pas d'étudier un usage particulier
droit : ils contribuent plus largement à l'analyse sociologique des groupes d'intérêt.