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Où il est montré (entre beaucoup d'autres choses) que non
seulement la psychanalyse est en définitive aussi ou plus
efficace que les psychothérapies concurrentes, mais que c'est à
la psychanalyse que ces dernières doivent l'essentiel de ce qui
marche chez elles. Ce constat purement empirique - qui remet
en cause les condamnations positivistes trop rapides, qu'on
croyait presque acquises, notamment à l'Inserm -, ne fournit
toutefois en tant que tel aucune justification des théories
analytiques, quelles que soient les multiples obédiences dont
elles relèvent.
La confrontation de la psychanalyse, de la
philosophie politique et des sciences sociales reste donc plus
nécessaire que jamais. On la mène ici, dans la foulée du
précédent numéro, autour de la thématique de l'émancipation,
qui figure l'idéal par excellence, tant individuel que collectif.
Comment l'entendre ? S'émanciper, est-ce devenir un
individu ? Un sujet ? Un peuple souverain ? Et qu'est-ce à
dire ? Quoi de plus émancipé, par exemple, que le sujet
économique (et son apothéose, le trader), enfin affranchi de
toute relation de don avec ses semblables, n'ayant d'obligation
qu'envers lui-même et ses "préférences" du moment ? Est-ce là
notre idéal ? Certainement pas ! Il reste donc à expliciter
quelle émancipation il nous est effectivement permis d'espérer.