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Ce numéro spécial en deux volumes présente un panorama des travaux conduits au sein du Laboratoire d'Archéologie du Centre d'Histoire Espaces et Cultures de l'Université Blaise Pascal, en mettant l'accent sur les recherches les plus récentes, lancées depuis le milieu des années 2000 dans le cadre du projet DYSPATER. En étudiant les Dynamiques spatiales du développement des territoires dans le Massif Central de l'Age du Fer au Moyen Age, ce projet a pour ambition de proposer une nouvelle lecture des données archéo-environnementales en recourant au concept de développement cher aux économistes et aux géographes.
Particulièrement intégrateur, ce concept est bien adapté au traitement des données issues de l'interdisciplinarité. Appliqué à la question de la romanisation du Massif Central, il est susceptible d'éclairer la complexité des mécanismes en jeu dans les dynamiques territoriales. Mais surtout, ce concept présente l'intérêt d'obliger l'archéologue à dépasser le stade de la description pour analyser, expliquer et modéliser les processus, dans leur dimension spatiale et temporelle, en prenant en considération la diversité des acteurs et des facteurs impliqués ainsi que les interactions d'échelles et de temporalités.
L'accent est porté sur la dimension spatiale du développement : il s'agit, à travers l'identification, la cartographie et la combinaison sous système d'information géographique de marqueurs spécifiques, de mettre en évidence les pôles de développement et leur capacité à structurer l'espace dans le temps, de manière à évaluer les échelles et les degrés d'intégration et d'interdépendance des espaces concernés.
La première partie de l'ouvrage est consacrée à la définition du concept de développement, à la présentation du projet DYSPATER et des principales méthodes de l'archéologie spatiale mises en oeuvre. La seconde partie dresse un bilan des recherches archéologiques et paléoenvironnementales conduites dans la plaine de la Limagne, coeur politique et poumon économique du territoire des Arvernes. La troisième partie concerne la question de l'intégration de la moyenne montagne dans l'économie régionale, à travers l'exemple de la Haute Combraille, du Livradois-Forez et du Nord-Est du Cantal.
La quatrième partie aborde le problème de la structuration des territoires à partir de l'identification des acteurs, des marqueurs et des réseaux. Elle s'intéresse successivement aux élites, aux agglomérations, au réseau routier, aux villae et aux lieux de culte. La cinquième punie interroge la société de consommation antique à travers l'étude de la culture matérielle. Enfin, la synthèse tente d'esquisser un modèle de développement régional pour l'époque romaine.