La Chine se met à inquiéter le reste du monde. La croissance exponentielle de son économie si elle offre des opportunités commerciales mirifiques, comporte en effet également des inconvénients susceptibles de conduire à des déséquilibres graves sur de nombreux marchés. Parmi les pays que préoccupent le plus cette situation figurent les États-Unis, comme le rappellent Hélène Baudchon et Bruno Cavalier, dans CA-Eclairages, ces derniers redoutant, de surcroît, de perdre à terme leur leadership. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) ne se montre guère plus rassurée que les Américains quant aux intentions chinoises. Corinne Vadcar explique, dans Accomex, que six ans après son adhésion à l'organisation, la Chine continue d'adopter à l'égard des règles du commerce international une posture plutôt ambiguë. Un rapport des conseillés deu commerce extérieur de la France et de HEC Eurasia Institute montre que l'essor des investissements chinois à l'étranger est un phénomène récent et encore relativement modeste. Celui-ci n'en suscite pas moins l'émoi des Occidentaux, notamment lorsque ces investissements s'effectuent par le biais d'opérations de fusions et acquisitions d'entreprises issues des pays industrialisés. L'Empire du Milieu a besoin pour nourrir sa formidable croissance d'acquérir toujours davantage de matières premières dont regorgent les pays en développement (PED). Victor Mallet souligne, dans le , que dans sa quête effrénée de ressources naturelles, Pékin adopte des pratiques qui poussent les prix à la hausse, bafouent la plupart des règles édictées par les organisations internationales en matière de prêt et risquent d'entraîner une nouvelle crise de la dette. En Asie, la croissance de la Chine s'est accompagnée de changements importants de la " division asiatique du travail ". Jean-Raphaël. Chaponnière, dans la Lettre des économistes de l'AFD , les décrit et attire l'attention sur le fait que les relations commerciales entre la Chine et ses partenaires de la zone - à l'exception des pays les plus pauvres et les plus proches - se traduisent par un jeu gagnant-gagnant. Enfin, Barthélémy Courmont et Irving Lewis, dans Défense nationale et sécurité collectives, et François Lafargue, dans Perspectives chinoises, analysent les stratégies de Pékin en Afrique et en Amérique latine et expliquent que celles-ci visent essentiellement à sécuriser l'approvisionnement en matières premières et à renforcer, au détriment des Occidentaux, les liens avec les pays du sud