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Ce numéro initialement prévu en mai 2011 par la revue Hommes Et Migrations paraît dans son intégralité dans ce numéro hors-série de la revue Mouvements, suite à la censure du directeur de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, demandant la suppression d'un article revenant sur dix ans de politiques migratoires et de discours publics, depuis l'accession de Nicolas Sarkozy au poste de ministre de l'Intérieur en 2002 jusqu'au récent discours de Grenoble en juillet 2010.
Le postcolonial en France ramène d'emblée au politique plus qu'à l'Histoire dans la mesure où il interroge avec force l'identité nationale et le nationalisme. La France n'a jamais cessé d'être nationaliste, d'un nationalisme lié directement à l'essence même du jacobinisme qui, s'il se présente sous le label d'un universalisme, entend d'abord assurer la domination d'une couleur, d'une religion et d'un genre.
Un " universalisme " donc blanc, masculin et catholique. Comment définir le postcolonial sans tomber dans une pensée binaire distinguant trop schématiquement d'un côté la colonisation et de l'autre l'après-colonisation ? Ce dossier souhaite mettre en récit, à partir des traces coloniales qui habitent la nation, une histoire non seulement de guerres ou de ruptures, mais aussi de rencontres, une histoire de la pluralité, et non une histoire qui cherche dans les identités nationales exclusivistes sa matière, une histoire de mémoires enchevêtrées, de conflits relus au-delà de ces nationalismes soucieux surtout de s'approprier quelques belles pages de gloire.