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Les éloges adressés à Alan Greenspan ne manquant pas, qu'il nous soit permis ici d'insister sur les quelques faiblesses qui ont, aussi, marqué le personnage. Simplement de quoi rendre ce " génie ", ce " magicien ", ce " maestro " de la politique monétaire un peu plus humain. Sans conteste, comme l'expliquent tous les auteurs de ce numéro, Alan Greenspan fut de la race des banquiers centraux novateurs, jamais prisonnier de ses principes, " l'homme non seulement des périodes normales, mais aussi des circonstances exceptionnelles ", comme l'écrit Christian de Boissieu.
Mais cette originalité et ce non-conformisme nous apparaissent aujourd'hui d'autant plus forts qu'ils sont mesurés à l'aune du comportement inadéquat des dirigeants de la Banque du Japon et de ceux de la Banque centrale européenne (BCE). Sans oublier que le patron de la banque centrale américaine laisse à son successeur
un gros cadavre dans le placard, celui de l'éclatement annoncé d'une bulle immobilière.
Enfin, Alan Greenspan restera aussi dans l'histoire comme
un homme politique très ancré à droite. En 2001 et en 2004, il a fortement soutenu les choix budgétaires du président Bush en faveur de baisses d'impôts pour les plus riches et de baisses de dépenses pour les plus pauvres. Il a également pris position en faveur de la privatisation du système de retraite public américain proposée par le président Bush, sur la base d'une argumentation fallacieuse destinée à
cacher une attaque frontale des conservateurs contre l'Etat-providence.
Ne l'oublions pas, l'ère Greenspan aura été celle d'une forte croissance, d'une faible inflation, d'un chômage faible... et d'un niveau d'inégalités sociales comme rarement les Etats-Unis en ont connu. Ch. Ch.