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L'extrême gauche en Europe : le sujet peut paraître paradoxal au début du XXIe siècle, tant le continent semble offrir un visage politique pacifié, débarrassé, même imparfaitement, des combats d'antan. Pourtant, elle demeure, ou redevient, un acteur incontournable du champ politique dans plusieurs pays européens. Sa capacité de mobilisation en période électorale, même si elle reste minime, peut peser sur les autres acteurs des systèmes partisans ; alors que les partis de gouvernement se voient remis en cause, critiqués ou fuis par les citoyens, elle peut apparaître, de fait, comme un exutoire aux mécontentements, une voix discordante attractive en période de doute démocratique.
Sa présence dans la société civile, au travers des syndicats, des associations ou mouvements internationaux lui confère une force de mobilisation ou d'interpellation des pouvoirs publics disproportionnée au regard de son influence électorale. Sa faculté à rappeler les heures glorieuses des révolutions ou à réactiver le champ sémantique de la révolte peut lui octroyer une légitimité évidente dans un contexte de développement de la revendication politique protestataire et de rejet des élites politiques.
Héritière des doctrines du Xixe siècle apparues avec la révolution industrielle, nul doute que l'extrême gauche n'est pas défunte et qu'elle peut encore écrire quelques lignes de son histoire. Il y a plus d'un siècle déjà, en 1886, Eugène Pottier écrivait " qu'la Commune n'est pas morte ".