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Si nos arrière-arrière-grand-mères lisaient aujourd'hui ce
numéro d'Enfance regretteraient-elles d'avoir saucissonné,
enveloppé les bébés comme des momies pendant des semaines
? N'y aurait-il pas intérêt à ne rien faire, à ne pas bouger, à se
concentrer à regarder et à entendre, sans toucher, sans prendre
? La liberté du foetus que nous retirions au nouveau-né ;
quelles conséquences sur le cerveau ? Lire l'article de Zoia,
d'Ottavio, Blason, Biancotto, Bulgheroni et Castiello, c'est
comprendre qu'existe déjà chez le foetus une forme primitive
d'action intentionnelle.
On ne soupçonnait pas, qu'avant sa
naissance, il s'était déjà exercé, qu'il avait un répertoire moteur
et qu'il était en interaction dynamique avec l'environnement,
comme nous l'apprend von Hofsten. Dès la naissance, même
nés prématurés, O'Sullivan, Goubet et Berthier montrent qu'ils
sont capables de faire des gestes, d'essayer d'atteindre des
objets. Selon Streri, la première modalité sensorielle permet de
différencier des formes, des textures d'objets, et de réaliser ces
transferts extraordinaires entre le toucher et la vision qui font
que l'on peut reconnaître ce que l'on n'a jamais vu juste parce
qu'on l'a touché.
Corbetta, Guan et Williams nous expliquent
bien que l'exploration visuelle est remaniée par l'expérience
motrice. La vision va prendre le dessus mais que de relations
intermodales, que de connections cérébrales auront d'abord été
établies ! Fagard, Rat-Fisher et O'Regan décrivent un bébé
bricoleur, déjà capable de se fabriquer des outils en inventant
des utilisations des objets. Ce développement continu de
l'utilisation d'outils est argumenté par Kahrs et Lockman.
Esseily et Fagard nous font rêver avec un bébé qui apprend à
faire en voyant un autre bébé faire.