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L'imagination politique actuelle sur l'école est en panne. Finis les discours sur les nouvelles formes de parentalité, sur l'éducation à la non-violence, sur les scolarisations alternatives, et les dénonciations du caractère autoritaire et conservateur de l'institution scolaire. Dans ce numéro, c'est vraiment l'école républicaine qui est au centre des débats. Cette focalisation sur l'école est due pour l'essentiel aux effets de l'ultra-républicanisme jacobin des gouvernements de gauche depuis les années 1980.
En demandant toujours " plus d'école ", la gauche a marginalisé les alternatives et les expérimentations tout en entraînant l'institution scolaire dans une redoutable contradiction productrice de nombreuses violences physiques et symboliques : produire la massification scolaire sans assurer la démocratisation des performances et des savoirs, se prétendre égalitaire tout en maintenant une " discrimination positive " envers les élèves les plus dotés culturellement.
Dans ce numéro, la plupart des auteurs développent un autre type de critique nettement plus cosmopolitique, qui conduit à penser que le problème vient, au contraire, de ce qu'il y a " trop d'école ", si l'on entend par là celle du modèle à la française. Nous pratiquons désormais des " cosmopolitiques " parce que les liens qui nous attachent à nos mondes ne sont pas à trancher mais à rediscuter, parce que la complexité est la base même de toute l'écologie, parce que l'incertitude de notre temps rend caduques ou ridicules les prétentions dogmatiques ou technocratiques.
Ces " Cahiers théoriques pour l'écologie politique " se veulent une contribution régulière pour penser l'activité politique des acteurs qui font tenir ces collectifs incertains, qui cherchent à recomposer des espaces de pouvoir ouverts.