En cours de chargement...
Isidore, éminent personnage, évêque de l'Eglise I de Séville, successeur et frère de l'évêque Léandre, brilla depuis le temps de l'empereur Maurice et du roi Reccarède. En lui l'Antiquité a revendiqué une part de ses droits, ou bien plutôt notre époque a vu se refléter en lui l'image même de l'Antiquité. Ce fut en effet un homme de valeur, assez formé à tous les genres de styles pour être capable de se faire comprendre des ignorants et des lettrés selon la qualité de son expression, mais brillant d'une éloquence incomparable quand l'occasion se présentait.
D'autre part, un lecteur avisé pourra fort aisément se rendre compte de l'ampleur de son savoir d'après la diversité de ses curiosités et le fini de ses petits ouvrages. [...] Après tant de défaillances subies par l'Espagne, Dieu l'a suscité en ces derniers temps, afin, je crois, de restaurer les monuments des anciens, pour nous éviter, en toute occasion, de vieillir dans l'inculture, et il l'a placé devant nous comme une sorte de tuteur.
Ce n'est pas sans raison que nous lui appliquons ce mot d'un philosophe : "Nous errions, dit-il, en étrangers dans notre ville, et tes livres, comme des hôtes, nous ont pour ainsi dire ramenés à la maison, afin que nous puissions enfin reconnaître qui nous sommes et où nous sommes. Tu nous as dévoilé l'âge de notre pays, les lois des cérémonies sacrées et des sacerdoces, la discipline privée et publique, les noms, les genres, les offices et les causes de toutes les réalités divines et humaines.