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La faveur que connaît la thématique de l'évaluation, depuis
une dizaine d'années en France, tant auprès des professionnels
concernés que des milieux de la recherche en sciences
humaines et sociales, est liée à son inscription dans divers
dispositifs réglementaires, dont la Loi d'orientation pour la loi
de finance (LOLF) de 2001, entrée en application complète en
2006. Cette vogue de l'évaluation s'alimente de la création d'un
véritable marché européen des agences d'évaluations dont
l'accumulation est spectaculaire - ANESM, AERES, ARS,
ANAP, ADEME, et qui manifestent une tendance à la
dévolution massive des missions régaliennes de l'état à des
organismes de droit privé.
L'évaluation est, dans ce contexte,
devenue une obligation réglementaire pour les professionnels
des secteurs des services aux personnes – santé, enseignement,
social, médicosocial – et des administrations publiques, qui
doivent mettre en place des modalités d'évaluation de leur
performance, comprise comme capacité à tenir les budgets
alloués annuellement ou selon des contrats pluriannuels
d'objectifs et de moyens.
Nous avons souhaité présenter des
réflexions et recherches portant sur des pratiques d'évaluation
concrètes, dans divers secteurs professionnels, depuis
l'université et la recherche publique, jusqu'aux établissements
sociaux et médico-sociaux, en passant par les pratiques
d'évaluations singulières, ou par la présentation du mouvement
démocratique de promotion de l'évaluation publique. Notre
hypothèse est que l'évaluation est un élément majeur des
modalités de mise en logique de projet qui participent depuis
maintenant une trentaine d'années, dans les grands pays
industrialisés et notamment la France, à la recomposition
générale des diverses institutions qui s'étaient stabilisées
durant les trente glorieuses: entreprises, administrations,
associations.
La question de l'évaluation est donc une question
complexe et aux multiples facettes largement et librement
commentée par nos auteurs.