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Si la prison constitue toujours aujourd'hui un élément central dans la politique répressive des démocraties, de nouvelles données ont progressivement consacré le respect d'obligations juridiques au profit des personnes incarcérées. 1945,1975, 1983, 1996, 2000 marquent autant d'étapes faisant entrer progressivement le droit en prison en mettant en place un système plus humain et respectueux des droits et de la dignité du détenu.
Système organisé de contrôle et de répression, l'enfermement carcéral est indéniablement au cœur de conflits, de luttes, de politiques et d'idéologies multiples. Contrairement, en effet, à ce que certains peuvent penser, cette institution ne constitue pas un ensemble figé et immuable, sourd et aveugle aux évolutions sociales. Comme le dit Michel Foucault en conclusion de son magistral Surveiller et Punir, il faut entendre dans ces dispositifs d'incarcération multiples " le grondement de la bataille ".
Et depuis quelques années, la société française semble enfin s'intéresser et réfléchir au fonctionnement de ses prisons. La publication d'un livre choc (Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de la Santé, Paris, Le Cherche Midi, 2000), puis deux commissions d'enquête parlementaires sur les prisons ont fait naître un étonnant mais salutaire intérêt pour le fonctionnement des institutions carcérales.
Même si ce vaste mouvement de réflexion autour de la prison est actuellement quelque peu retombé, il n'en reste pas moins vrai qu'il a permis de se réinterroger sur les fonctions et missions assignées à la prison. A l'heure où les statistiques montrent une tendance évidente à la multiplication et à l'allongement des peines privatives de liberté, il est en effet indispensable de réfléchir sur ce que doit être cette sanction (...).
Jean-Manuel Larralde.