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Les Etats-Unis présentent avec une acuité particulière les symptômes d'une crise de la communauté généralisée à l'ensemble des cultures de la modernité et, plus encore, d'une condition postmoderne marquée, selon J.-F. Lyotard, par la décomposition des Grands Récits. La notion de communauté y est par ailleurs battue en brèche, d'une part, par le " libéralisme ", inscrit au plus profond de la culture politique de ce pays et de l'autre par les communautarismes hérités d'une longue histoire de ségrégation de groupes dits " minoritaires ".
Ce volume illustre comme on pouvait s'y attendre cette double crise, historique et épistémologique, de la notion de communauté. Il indique comment celle-ci, loin d'exprimer un état naturel, se fabrique et se modifie au gré de paramètres principalement politiques. Il montre aussi comme on pouvait l'espérer, et ceci d'un assez commun accord, dans quelle réserve et dans quels interstices, en quels revers elle pourrait se reformer ou se réformer.
Les contributions rassemblées suggèrent que la difficulté, mais aussi la tâche des penseurs et des écrivains ici convoqués, c'est de convertir cette faiblesse en force. La communauté de différences qu'ils esquissent se rassemble dans le respect d'un principe de tolérance, même si celle-ci se manifeste moins comme affirmation que, en creux, comme une disponibilité, un possible accueil, une certaine vacance.