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Passionnant
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XXe siècle
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Zelda Zayre
" Pour chaque biographe et spécialiste estimant que c’est Zelda qui a fait dérailler la vie de Scott, vous en trouverez un autre jugeant que c’est au contraire Scott qui a brisé l’existence de Zelda."
En écrivant cette biographie romancée à la première personne sous le nom de Zelda, Thérèse Anne Fowler prend plutôt le parti de la femme, tout en accordant génie et sensibilité à Scott.
L’auteur commence par le récit de la rencontre entre cette jeune américaine de dix sept ans, fille de juge dans une petite ville du Sud des Etats-unis avec le beau et ambitieux jeune homme
prêt à partir à la guerre.
Malgré les avertissements de la famille de Zelda, la passion et l’attrait de New York vont réunir ces deux êtres d’exception.
Les premières années du couple nous entraînent dans une description fidèle des vies, de l’ambiance des années folles. Pour les lecteurs de Gatsby ou autres récits, le roman n’apporte pas de nouvelle vision si ce n’est l’approche des débuts du féminisme.
" Cependant, avec l’arrivée de ces princetoniens et de leurs homologues de Yale, avec l’appétit de vivre d’après-guerre, la soif d’amusements, de tous les plaisirs que Scott et moi cherchions et incarnions, le monde littéraire avec en quelque sorte mis un pied dans l’univers chatoyant et clinquant du spectacle."
Par contre, en suivant les sentiments de Zelda, l’intérêt s’aiguise en essayant de comprendre comment une passion aussi forte peut devenir une autodestruction mutuelle. Le schéma est assez classique et inhérent à la force de la passion et à l’ambition dévorante des acteurs mais il me semble bien amené.
D’un côté, Scott se débat avec les difficultés de l’écrivain et sombre de plus en plus dans l’alcool. Les mondanités, le besoin d’exhibition, les rencontres néfastes notamment avec Hemingway contribuent à l’usure du couple.
" L’existence d’un écrivain est difficile. Il devrait l’accepter et la vivre pleinement. Il n’y a pas de génie sans échecs ni sacrifices"
De l’autre, Zelda, pleine de talent pour la peinture, la danse et l’écriture peut difficilement se contraindre à n’être que Madame Fitzgerald. Ses rêves de liberté et d’autonomie sont chaque fois brisés par un Scott qui suit la morale de l’époque, à savoir que la femme doit se dévouer corps et âme à son foyer.
Tout en nous faisant découvrir ce riche milieu littéraire et artistique (Hemingway, Germaine Stein, Ezra Pound, Cole Porter, Thomas Wolfe…), la société de cette période d’entre deux guerres avec la montée du féminisme, l’évocation de l’homosexualité, les premiers traitements psychiatriques, l’auteur détaille les raisons qui ont construit puis détruit ce couple mythique.
Avec un style parfaitement adapté au contexte, léger, enjoué mais précis, Thérèse Ann Fowler nous fait partager une nouvelle fois pour notre plus grand plaisir, la vie tumultueuse d’une époque et d’un couple inoubliable.
"Il est si incroyablement brillant que ce serait une tragédie s’il finissait par ne rien faire."
Le couple mythique
" Pour chaque biographe et spécialiste estimant que c’est Zelda qui a fait dérailler la vie de Scott, vous en trouverez un autre jugeant que c’est au contraire Scott qui a brisé l’existence de Zelda."
En écrivant cette biographie romancée à la première personne sous le nom de Zelda, Thérèse Anne Fowler prend plutôt le parti de la femme, tout en accordant génie et sensibilité à Scott.
L’auteur commence par le récit de la rencontre entre cette jeune américaine de dix sept ans, fille de juge dans une petite ville du Sud des Etats-unis avec le beau et ambitieux jeune homme prêt à partir à la guerre.
Malgré les avertissements de la famille de Zelda, la passion et l’attrait de New York vont réunir ces deux êtres d’exception.
Les premières années du couple nous entraînent dans une description fidèle des vies, de l’ambiance des années folles. Pour les lecteurs de Gatsby ou autres récits, le roman n’apporte pas de nouvelle vision si ce n’est l’approche des débuts du féminisme.
" Cependant, avec l’arrivée de ces princetoniens et de leurs homologues de Yale, avec l’appétit de vivre d’après-guerre, la soif d’amusements, de tous les plaisirs que Scott et moi cherchions et incarnions, le monde littéraire avec en quelque sorte mis un pied dans l’univers chatoyant et clinquant du spectacle."
Par contre, en suivant les sentiments de Zelda, l’intérêt s’aiguise en essayant de comprendre comment une passion aussi forte peut devenir une autodestruction mutuelle. Le schéma est assez classique et inhérent à la force de la passion et à l’ambition dévorante des acteurs mais il me semble bien amené.
D’un côté, Scott se débat avec les difficultés de l’écrivain et sombre de plus en plus dans l’alcool. Les mondanités, le besoin d’exhibition, les rencontres néfastes notamment avec Hemingway contribuent à l’usure du couple.
" L’existence d’un écrivain est difficile. Il devrait l’accepter et la vivre pleinement. Il n’y a pas de génie sans échecs ni sacrifices"
De l’autre, Zelda, pleine de talent pour la peinture, la danse et l’écriture peut difficilement se contraindre à n’être que Madame Fitzgerald. Ses rêves de liberté et d’autonomie sont chaque fois brisés par un Scott qui suit la morale de l’époque, à savoir que la femme doit se dévouer corps et âme à son foyer.
Tout en nous faisant découvrir ce riche milieu littéraire et artistique (Hemingway, Germaine Stein, Ezra Pound, Cole Porter, Thomas Wolfe…), la société de cette période d’entre deux guerres avec la montée du féminisme, l’évocation de l’homosexualité, les premiers traitements psychiatriques, l’auteur détaille les raisons qui ont construit puis détruit ce couple mythique.
Avec un style parfaitement adapté au contexte, léger, enjoué mais précis, Thérèse Ann Fowler nous fait partager une nouvelle fois pour notre plus grand plaisir, la vie tumultueuse d’une époque et d’un couple inoubliable.
"Il est si incroyablement brillant que ce serait une tragédie s’il finissait par ne rien faire."