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Les "nouvelles religions" nées au Japon après la Seconde
Guerre mondiale se sont exportées en Occident avec plus ou
moins de succès. Les plus connues relèvent du bouddhisme et
les plus rares sont issues du shinto. Sukyo Mahikari est l'une
d'entre elles. Né en 1959, ce prophétisme japonais s'exporta en
France dès les années 1960 avant d'essaimer sur tous les
continents, notamment dans les grandes villes d'Afrique de
l'Ouest au début des années 1970.
Bien qu'il se définisse lui-
même comme un "art spirituel" et soit qualifié de "secte" par
un rapport parlementaire français, Sukyo Mahikari partage la
scène religieuse contemporaine à l'instar des religions
historiques ou des Eglises pentecôtistes. Cet ouvrage analyse
les raisons de la réussite de l'implantation de Sukyo Mahikari
en Afrique de l'Ouest et en Europe. Des fonctionnaires
africains et français, peu sensibilisés à l'Extrême Orient,
s'adonnent à un rituel de purification (okivome) des corps et
des âmes en transmettant la Lumière du Dieu Su par la paume
de la main et adoptent des préceptes issus des Enseignements
en vue de restaurer le paradis sur terre.
Que signifie cet
engagement dans un tel mouvement religieux ? Quelles
pratiques suscite-t-il ? Qu'y trouvent les adeptes ? Conservent-
ils leur religion ? Comment réussit-il à s'implanter localement
alors qu'il est considéré comme une "secte". L'auteure a mené
une étude anthropologique au cours de laquelle elle a partagé
le quotidien des vokoshi, les initiés de Sukyo Mahikari,
pendant plusieurs années.
Elle met en lumière à la fois les
conditions socio-historiques de production de ce mouvement
religieux au Japon et les conditions de réussite de son
importation en contexte africain, la manière dont les adeptes
élaborent des logiques symboliques pour s'initier et
l'instrumentalisation des pratiques religieuses pour un recours
thérapeutique. Enfin, Sukyo Mahikari travaille à la gestion
d'un "mieux être" en société qui passe par la purification des
espaces publics, l'éducation des jeunes pour le développement
de l'Afrique, mais aussi par des pratiques environnementales
visant la restauration de la Nature.
Première étude de
l'implantation de Sukyo Mahikari en Afrique, cet ouvrage
contribue à la réflexion sur la globalisation religieuse à travers
l'analyse des articulations entre le global et le local élaborées
au sein d'un mouvement religieux dans un contexte
d'exportation où les adeptes instrumentalisent localement le
dispositif liturgique pour obtenir des bienfaits ici-et-
maintenant sans en modifier la structure globale.