Une femme à l’état de légume est internée à l’hôpital de la Colombière, service de psychiatrie à Montpellier. Après maints examens, aucune cause physiologique n’a pu être mise à jour. Pas d’accident, pas de maladie ni de quelconque syndrome. Rien. L’état de cette patiente semble résulter d’une volonté délibérée et chronique de ne plus parler, ne plus bouger, ne plus s’alimenter, ne plus vivre. Maints spécialistes se sont relayés à son chevet pour la sortir de cette léthargie mais sans succès.
Stéphane Gérard nous ouvre les portes de cette aventure «
thalamique » sur ce prologue qui aiguise grandement la curiosité.
Me voilà donc parachutée dans la vie d’un couple, dont l’attirance des contraires fait la force, celui d’Hélène et de Laurent. Lui, artiste dans toute sa splendeur, tête en l’air, marginal, hors de la réalité, tout à ses toiles et à ses sculptures. Elle, professeur de français, rigueur de la pédagogue et les pieds sur terre. Un couple hyper attachant, qui après le présage d’un bonheur annoncé avec la découverte de la grossesse d’Hélène, va vivre un véritable cataclysme avec la maladie de Laurent.
J’ai été très sensible tout au long du récit, aux différentes ambiances. Stéphane Gérard réussi avec habileté à nous faire passer d’une émotion agréable à une sensation de malaise et pratique avec aisance ce juste équilibre tout au long du récit. Les personnages jouent un rôle essentiel dans cette perception, car le moins que l’on puisse dire c’est que les personnages sont hauts en couleur.
L’exubérante et excentrique Françoise est l’amie fidèle. Cette bombe anatomique à l’assurance diabolique, possède une délicatesse linguistique peu commune et délicieusement caustique. La détestable et castratrice Rose est la mère de Laurent. Une femme incapable de manifester un semblant d’amour à ses enfants. Le passionné et ordonné Jeffrey est le frère de Laurent. Un des neurochirurgiens les plus réputés, admiré par son personnel, reconnu par ses pairs, cité en exemple par ses maîtres qui s’est longtemps torturé les neurones à propos de sa sexualité.
Mais Stéphane Gérard ne se contente pas de nous placer ces étonnants personnages. Grâce à ses bons mots, quelques sympathiques comparaisons et métaphores, la lecture est d’une extrême fluidité et le contenu scientifique se fond complètement et harmonieusement dans cet ouvrage.
Stéphane Gérard signe avec THALAMUS un premier ouvrage surprenant et réjouissant, avec moult qualités qui donnent une dimension particulière à ce thriller d’anticipation. Bref j’ai adoré !
http://lenoiremoi.overblog.com/thalamus-de-stephane-gerard
Brrr !
Le dogme matérialiste aurait-il du plomb dans l'aile ? Il semblerait que se mourût la morue fardée !