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Le débat public dont la presse algérienne s'est fait l'écho jusqu'à présent n'est pas parvenu à sortir du paradigme de la "tradition/modernité". En effet, l'histoire sociale contemporaine maghrébine a donné maintes fois l'occasion à l'observateur de constater qu'une même pratique sociale peut donner, dans des contextes différents, des significations différentes. La première question qui s'impose et qu'il fallait régler en tout premier lieu réside dans le dossier juridique.
Cette primauté s'explique moins par son importance que par la disponibilité relative du matériau qu'il recèle : il fallait partir de l'iceberg, du terrain le plus prégnant, pour mettre en évidence la pratique de la dot. Néanmoins, au-delà de la question juridique, le système dotal en tant que fait social organisant le don et le contre-don, met en évidence l'importance de la petite production marchande féminine source de revenu substantiel pour une ville moyenne à l'image de toutes celles où l'offre d'emplois publics ou privés est quasiment inexistante.
La deuxième partie de cet ouvrage s'attache au statut de la femme au double point de vue des conditions objectives, matérielles entre autres, scolaires, et a l'idée que les femmes se font d'elles-mêmes. Enfin, si discours et pratique constituent le lieu où l'on peut apprécier le statut réel de l'institution dotale, sa validation prend racine également dans des facteurs culturels et dans un espace social au travers desquels elle se reproduit.
Attesté par un passé encore récent, ce fait reste toujours difficile à saisir dans le temps présent.