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Comment peut-on être traducteur-interprète dans le pays hier le plus isolé et aujourd'hui le plus problématique d'Europe ? Sans avoir fait d'études de traduction mais fort de ses connaissances linguistiques et ayant la passion de la Communication, Edmond Tupja traduit tour à tour pour le dictateur Enver Hoxha et le prince Norodom Sihanouk, pour certains dirigeants des Khmers rouges et autres personnalités communistes mineures ; c'était l'époque où il traduisait "comme on respire".
Puis, après une pause de trois ans, il se remet à traduire "par nécessité", pour se réintroduire en quelque sorte dans son milieu intellectuel d'origine : il traduit les oeuvres du dictateur. Après l'avènement de la démocratie, il traduit, cette fois u pour le plaisir", des auteurs naguère interdits chez lui, tels Proust, Sartre, Gracq et Tournier ; d'autre part il sert d'interprète à des personnalités majeures comme Bernard-Henri Lévy, René Monory, Jack Lang, Lionel Jospin et Bernard Kouchner.
Ses souvenirs, écrits directement en français, fourmillent de détails souvent significatifs, racontés avec sérieux et humour à la fois, certes dans l'ordre chronologique, mais dans le sens de l'Histoire.