A thing of beauty is a joy for ever :
Its loveliness increases ; it will never
Pass into nothingness, but still will keep
A bower quiet for us, and a sleep
Full of sweet dreams, and health, and quiet breathing.
Therefore, on every morrow, are we wreathing
A flowery band to bind us to the earth,
Spite of despondence, of the inhuman dearth
Of noble natures, of the gloomy days,
Of all the unhealthy and o'er-darkened ways
Made for our searching : yes, in spite of all,
Some shape of beauty moves away the pall
From our dark spirits. Such the sun, the moon,
Trees old and young, sprouting a shady boon
For simple sheep ; and such are daffodils
With the green world they live in ; and clear rills
That for themselves a cooling covert make
'Gainst the hot season...
Endymion, book I, 1-18
(April-December, 1817).
Tout objet de beauté est une joie éternelle :
Le charme en croît sans cesse ; jamais
Il ne glissera dans le néant, mais il gardera toujours
Pour nous une paisible retraite, un sommeil
Habité de doux songes, plein de santé, et qui paisiblement respire.
Aussi, chaque matin, tressons-nous
Des guirlandes de fleurs pour mieux nous lier à la terre,
Malgré les désespoirs et la cruelle disette
De nobles natures, malgré les sombres journées
Et tous les sentiers malsains et enténébrés
Ouverts à notre quête ; oui, malgré tout cela,
Une forme de beauté écarte le suaire
De nos âmes endeuillées. Tels sont le soleil, la lune,
Les arbres vieux ou jeunes qui offrent le bienfait de leurs printaniers ombrages
Aux humbles brebis ; tels sont encore les narcisses
Et le monde verdoyant où ils se logent, les ruisseaux limpides
Qui se bâtissent un frais couvert
En vue de l'ardente saison...
Endymion, livre I, 1-18
(avril-décembre 1817).
"Tout objet de beauté est une joie éternelle : Le charme en croît sans cesse ; jamais Il ne glissera dans le néant, mais il gardera toujours Pour nous une paisible retraite, un sommeil Habité de doux songes, plein de santé, et qui paisiblement respire. Aussi, chaque matin, tressons-nous Des guirlandes de fleurs pour mieux nous lier à la terre, Malgré les désespoirs et la cruelle disette De nobles natures, malgré les sombres journées Et tous les sentiers malsains et enténébrés Ouverts à notre quête ; oui, malgré tout cela, Une forme de beauté écarte le suaire De nos âmes endeuillées.
Tels sont le soleil, la lune, Les arbres vieux ou jeunes qui offrent le bienfait de leurs printaniers ombrages Aux humbles brebis ; tels sont encore les narcisses Et le monde verdoyant où ils se logent, les ruisseaux limpides Qui se bâtissent un frais couvert En vue de l'ardente saison" Endymion, livre I, 1-18 (avril-décembre 1817).