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Que connaît-on de saint Jérôme sinon quelques représentations
aperçues au hasard d'une visite de musée : un vénérable
vieillard, qu'un lion accompagne, à demi nu clans un drap teint
de pourpre et faisant pénitence en se frappant la poitrine d'une
pierre ensanglantée ou bien, plus confortablement assis à sa
table de travail, plongé clans la méditation d'une bible ouverte,
en digne précurseur des humanistes de la Renaissance ? Ces
représentations ne disent presque rien de Jérôme de Stridon,
moine, prêtre, contemporain d'Ambroise de Milan et
d'Augustin, premier auteur latin à avoir traduit directement la
Bible d'après l'original hébreu, à avoir développé une
inlassable activité d'écrivain au service de l'Ecriture et de la foi
à tin moment où le christianisme accède au statut de religion
officielle de l'Empire romain.
Pour le rencontrer invitant ses
contemporains à la vie parfaite, élaborant pour eux la future
Vulgate, commentant l'Ecriture et défendant la foi chrétienne,
rien ne vaut la lecture de ces Lettres où se reflètent toutes les
facettes de sa personnalité et de son talent. L'ouvrage de
Benoît Jeanjean offre une présentation de la figure de Jérôme
originale, une sorte de "Jérôme par lui-même", une traduction
entièrement nouvelle de la quinzaine de lettres choisies.
Il fait
entrer le texte de Jérôme en dialogue avec de grands textes de
la littérature française qui ont pu s'inspirer de lui, comme
certaines pages de Molière, Chateaubriand ou Stendhal.