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Rosamond Lehmann appartient à la génération des premiers héritiers du canon moderniste et, comme de nombreux autres écrivains de sa génération, elle a pu être jugée moins digne d'intérêt que ses illustres aînés que sont Virginia Woolf, James Joyce et T-S Eliot. Les auteurs nés, comme elle, au tournant du XXe siècle appartiennent à une deuxième phase du modernisme qui n'a jamais fait l'objet d'une véritable reconnaissance critique, et sont souvent jugés moins représentatifs du mouvement esthétique auquel l'histoire littéraire les rattache pourtant.
D'abord considérée, de son vivant, comme le chantre d'une sensibilité féminine, Rosamond Lehmann fut rangée, dans les années 1980, parmi les romancières féministes, avant de faire l'objet de réévaluations toujours incomplètes, toujours fondées sur quelque nouveau malentendu. Le périmètre de l'oeuvre de Rosamond Lehmann, étendu ici pour la première fois au-delà de la production romanesque, change quelque peu la vision d'un univers profondément ancré dans un moment précis de la conscience du XXe siècle.
La part faite à l'archive et au contexte libère cette oeuvre des classifications convenues et révèle un monde intérieur profondément concerné par les enjeux poétiques et métaphysiques de la forme romanesque : un monde intérieur qui se fait l'écho du désenchantement de toute une génération oubliée.