Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Nous traversons les pays à des vitesses supersoniques, nous regardons sans vraiment voir les peuples et les lieux, sans distinguer les détails qui devraient...
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Nous traversons les pays à des vitesses supersoniques, nous regardons sans vraiment voir les peuples et les lieux, sans distinguer les détails qui devraient nous sauter aux yeux, la misère, les enfants en bas âge travaillant dur ou prostitués, les ruines anciennes et surtout les récentes, les laideurs et les splendeurs de notre planète, pressés que nous sommes de réintégrer le bateau ou l'autocar impatient de voir arriver son troupeau. Armés de nos petits appareils jetables nous prenons à toute allure quelques clichés plus ou moins nets, plus ou moins bien cadrés et nous repartons satisfaits, mais qu'avons-nous vu, l'oeil fixé à l'objectif ? Objectivement rien ! Je suis comme tous ces photographes du dimanche, j'appuie sur le déclencheur comme sur une gâchette ou l'accélérateur d'un véhicule et ne distingue pas grand-chose...
Antoine Agoudjian a vu les mêmes gens, les mêmes lieux, les mêmes choses en Arménie, mais il l'a fait avec le talent d'un observateur attentif, en artiste mettant sa sensibilité au service de son art, avec amour, en prenant son temps, afin que rien ne puisse lui échapper. Grâce à lui, j'ai revisité, revu et mesuré tout ce que mon regard n'avait fait que frôler, survoler. Visiter en noir et blanc ce vieux pays haut en couleur.
Charles Aznavour