Biographie de Maurice de Cheveigné
Maurice de Cheveigné est né 16 août 1920 et mort le 1e' juin 1992. Cette courte biographie a accompagné le manuscrit Radio libre, mis en ligne par son fils Alain en 1992. Comment la compléter ? Comment compléter le texte que vous avez entre les mains, qui décrit la période sans doute la plus intense de sa vie. Maurice de Cheveigné est né à Paris, fils de Jane Augustine Noël Le Riche de Cheveigné. Sans père qui l'eut reconnu, fils d'une infirmière elle-même héroïne de la guerre de 1914-18 mais rejetée par sa famille, il connut une enfance parsemée de pensionnats.
L'un d'eux se trouvait en Angleterre l'anglais lui ouvrira des portes : celles de sortie de la prison de Gerona au début de ce récit, puis celles du Canada, à la fin. Après une première expérience d'agriculteur aux prise avec les difficultés de la France d'après-guerre, Maurice quitta l'Europe avec sa femme Kitty dans l'espoir de respirer un autre air. Ils furent fermiers encore quelques années, au nord de Toronto, dans le Canada anglophone.
Trois enfants sont nés, Suzanne en 1950, Alain en 1953, Colin en 1954. Maurice revint ensuite vers la radio et la télévision naissante. En 1956, la famille partit vers le nord, à Elliot Lake, une ville minière qui surgissait au milieu des forêts et des lacs. Une atmosphère de "Far West", une certaine prospérité grâce à un magasin de téléviseurs, de disques et de livres aussi. Puis la crise, le marché de l'uranium s'effondra et il fallut repartir.
Ils revinrent en France, en principe pour une année seulement. Les verdoyantes Pyrénées en décidèrent autrement et la famille retourna à l'agriculture, élevant moutons, bovins puis abeilles. Ce fut de nouveau une vie difficile, marquée par l'incompréhensible blessure du retrait de sa licence de radio amateur, dans les années 1970, par les autorités françaises bien qu'il eut été le radio de Jean Moulin.
En 1980, à l'âge de 60 ans, il décida de partir seul, vers la mer qui l'avait toujours attiré. Après quelques essais, il s'installa à Saint-Malo, dans un bel appartement avec une vue panoramique sur l'eau et l'horizon. Assidu des Glénans, il devint chef de bord capitaine au long cours, comme il aimait à dire. Ses petits-fils Adrien et Daniel naquirent. Mais déjà, son coeur flanchait. Ce fut la décennie d'écriture de ce manuscrit, avec d'incessants voyages à Londres et à Washington où il écumait les archives, à la recherche de sa propre histoire mais aussi à la demande de Daniel Cordier, pour trouver les nombreux documents sur lesquels s'appuie son travail.
Ce fut aussi une décennie de lutte contre l'insuffisance cardiaque qui le laissait essoufflé, qui menaçait de l'étouffer. Son manuscrit terminé, le ler juin 1992, il décida de ne pas se laisser dompter.