Né le 4 avril 1904, Roger Chambard est originaire de Mâcon où sa famille est implantée depuis de nombreuses générations. Issus d'un milieu de vignerons, son père et sa mère étaient instituteurs. Il fait ses études secondaires au lycée Lamartine de Mâcon et au lycée Ampère de Lyon. Après la deuxième partie de son baccalauréat scientifique, il entame à Paris des études en droit et à l'école des Langues orientales vivantes où il apprend l'amharique, l'arabe littéral et le turc. Il se lie d'amitié à cette époque avec l'ethnologue africaniste Marcel Griaule, lui aussi étudiant aux Langues O. Il épouse en 1927 Suzanne Bonnifet, fille d'un professeur à l'école des Arts et Métiers de Cluny. Il a eu un fils, Jean-Luc, né en Éthiopie en 1928. Il se passionne très tôt pour l'archéologie et participe avec le Père Azaïz à des fouilles en Éthiopie de 1923 à 1927 (Azaïs et Chambard, Cinq années de recherches archéologiques en Éthiopie, Paris, Honoré Champion, 1929). Son cursus universitaire très spécialisé et surtout sa passion pour l'"Orient", l'amènent à la carrière diplomatique où il entre comme secrétaire-interprète d'Orient et est envoyé à la légation de France à Addis-Abeba en 1927. À partir de cette époque et jusqu'à la guerre, Roger Chambard ne va guère revenir en France que pour de brefs congés. Il sera successivement posté à Smyrne, puis à Ankara (Turquie) en 1931, à Hankéou (Chine) en 1932 et à Beyrouth en 1938, au cabinet du haut-commissaire au Levant où il dirige le service de presse et joue un rôle actif à Radio-Levant. En 1941, de retour à son administration centrale installée alors à Vichy, il est affecté aux Affaires musulmanes (Secrétariat d'État à la Guerre) où il a la charge de la radio en langue arabe. Il démissionne de ce service en novembre 1942. Arrêté par la Gestapo en janvier 1943 pour activités anti-allemandes, il passe plusieurs mois à la prison de Fresnes puis est déporté en Allemagne jusqu'en mai 1945. Quelques mois après son retour il est détaché au cabinet du résident général au Maroc. Nommé consul général à tripoli d'Afrique en 1947, il devient chargé d'affaires lorsque la Libye accède à l'indépendance en 1952. Il est ensuite nommé conseiller diplomatique du haut-commissaire en Afrique occidentale française en 1953. En 1959, il part comme ambassadeur de France en Corée du Sud. Ce deuxième séjour en Extrême-Orient fut long (dix ans de 1959 à 1969, année de son départ à la retraite) et marquant, puisque Roger Chambard a souhaité qu'après sa mort ses cendres soient dispersées dans un des plus grands sites religieux de Corée, à Bul-Kuk-Sa. Il quitte la carrière diplomatique en 1969 avec le grade de ministre plénipotentiaire et entre chez Péchiney-Ugine-Kuhlmann comme directeur du service d'information et de relations publiques, puis comme conseil à la Direction générale jusqu'en 1975. Il est ensuite président du holding Japan Pacifie Fund, de 1978 à sa mort, le 7 mai 1982. Tout au long de sa carrière, Roger Chambard s'est intéressé de plus près encore que ne l'exigeaient ses fonctions aux peuples et aux cultures des pays où il a vécu. La considérable bibliothèque orientaliste et la grande quantité de notes et d'écrits divers qu'il a laissés derrière lui en sont des témoignages concrets.