PHILOSOPHIE ORTHODOXE DE LA VERITE. - Tome 5, dogmatique de l'église orthodoxe, l'église comme Pentecôte permanente (Pneumatologie), le dieu-homme comme juge (Eschatologie)

Avec le tome V se termine cette Dogmatique que son auteur avait d'abord intitulée Philosophie orthodoxe de la vérité. Il est consacré à l'exposé des enseignements de la Révélation chrétienne sur l'action du saint Esprit dans le monde et aux moyens de salut qu'il met à la disposition de notre libre collaboration, ainsi qu'aux enseignements sur le sort de l'homme après la mort et à la glorieuse seconde venue du Christ qui ouvrira le siècle à venir. Le père Justin Popovitch dénonçait les idéologies de substitution qui croient pouvoir moderniser le christianisme mais ne font en réalité que le dénaturer. Ce ne sont en réalité que des idéologies de l'homme-dieu qui prétendent se substituer à la Révélation du Dieu-homme. Face à ces idéologies le père Justin proclamait que seul le Dieu-homme peut nous fournir la valeur suprême et le critère ultime de toute chose. Mais les idéologies qui tentent de normaliser, de neutraliser, l'Evangile du Christ, la vérité orthodoxe, pour le fédérer avec les errements non-orthodoxes, ont franchi récemment un pas de plus en débouchant sur le syncrétisme interreligieux. Or la voie que nous ouvre le Dieu-homme - c'est le christianisme - ne saurait se laisser ranger dans une catégorie plus générale. Les catégories livresques dont l'humanisme fait un si large usage voudraient le ranger dans la catégorie des "religions", ou bien dans la série plus restreinte des "trois monothéismes" pratiqués par les "fils d'Abraham", mais le Dieu-homme ne se laisse pas mettre en série. La voie qu'il nous ouvre n'est pas une doctrine, c'est la voie de la réalité même de la vie dans son corps divino-humain, qui est l'Eglise. Toute assimilation et toute comparaison, tout relativisme comme tout révisionnisme, ne peuvent que dénaturer son irréductible différence, la radicale innovation de la Révélation du Dieu-homme. A l'antique et éternelle observation désabusée de l'Ecclésiaste : Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, saint Jean Damascène répondait que si, il y a bien du nouveau: "Le Christ est le seul nouveau sous le soleil." Oui, le Dieu-homme est bien l'unique et irréitérable nouveauté au milieu de la si lassante répétitivité des idéologies, des religions, des cultures ou des philosophies... Contester cette nouveauté reviendrait à rejeter la Personne du Dieu-homme, le Christ, à renier l'exploit du salut qu'il a accompli parmi les hommes. Il s'agit là d'errements d'une grande gravité, car que peut-il y avoir de commun entre Christ et Bélial.