vre forcément majeure. Roberto Wong est mexicain et il vit à San Francisco où il travaille pour eBay. On est très loin du profil du jeune écrivain inspiré qui traque l’inspiration dans les cafés branchés d’une grande ville californienne. Wong doit écrire le soir, ou très tôt le matin ou encore pendant ses congés ou le week end. Peu importe, il écrit remarquablement bien et il pourrait être garçon boucher que ça ne changerait rien, ce type est de la trempe des meilleurs stylistes d’Amérique du Nord et “Paris Mexico District Federal” est un sacré bon roman.
Son personnage principal, Arturo, est un jeune homme de 33 ans. Il s’est rêvé poète mais il a dû, après ses études universitaires, prendre un modeste emploi alimentaire à la pharmacie Paris de Mexico. Arturo est immergé dans un univers à la fois poétique et féminin : sa mère d’abord, une prostituée nommée Noémi et aussi Nadège, une française. Il y a aussi Gonzalo l’un des collègues de la pharmacie avec lequel il entretient une amitié. La vie du jeune homme est tissée de routine mais un jour un homme qui tentait de braquer la pharmacie est abattu par la police. Arturo découvre alors que le dernier appel téléphonique du braqueur s’adressait à une certaine Nadia dont il note le numéro. La monotonie de sa vie va alors basculer dans une succession de péripéties étonnantes qui vont l’entraîner bien au delà de ce qu’une vie ordinaire peut réserver. Et puis il a cette idée géniale qui voit la superposition géographique et symbolique de deux villes : Paris et Mexico. Paris est une capitale dont la superficie est dix fois moins importante que celle de Mexico. Dès le premier chapitre le lecteur découvre une curieuse théorie géométrique permettant la superposition des deux villes. «Ainsi Paris serait délimité à l’est par l’aéroport Benito Juárez, jusqu’au bois de Chatultepec de l’autre côté (…) La tour Eiffel se trouverait au croisement de Reforma et Insurgentes. » L’idée est surprenante mais le résultat constitue une remarquable réussite littéraire. Les différents niveaux de narration finissent par converger vers une scène finale tout à fait explosive.
“Paris Mexico District Federal” est un roman hors norme qui révèle une personnalité littéraire qu’il faudra désormais considérer comme l’un des grands maîtres de la fiction. Le premier écrivain qui a accouché d’une oeuvre après avoir rêvé de l’alignement géographique de deux villes…
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)
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vre forcément majeure. Roberto Wong est mexicain et il vit à San Francisco où il travaille pour eBay. On est très loin du profil du jeune écrivain inspiré qui traque l’inspiration dans les cafés branchés d’une grande ville californienne. Wong doit écrire le soir, ou très tôt le matin ou encore pendant ses congés ou le week end. Peu importe, il écrit remarquablement bien et il pourrait être garçon boucher que ça ne changerait rien, ce type est de la trempe des meilleurs stylistes d’Amérique du Nord et “Paris Mexico District Federal” est un sacré bon roman.
Son personnage principal, Arturo, est un jeune homme de 33 ans. Il s’est rêvé poète mais il a dû, après ses études universitaires, prendre un modeste emploi alimentaire à la pharmacie Paris de Mexico. Arturo est immergé dans un univers à la fois poétique et féminin : sa mère d’abord, une prostituée nommée Noémi et aussi Nadège, une française. Il y a aussi Gonzalo l’un des collègues de la pharmacie avec lequel il entretient une amitié. La vie du jeune homme est tissée de routine mais un jour un homme qui tentait de braquer la pharmacie est abattu par la police. Arturo découvre alors que le dernier appel téléphonique du braqueur s’adressait à une certaine Nadia dont il note le numéro. La monotonie de sa vie va alors basculer dans une succession de péripéties étonnantes qui vont l’entraîner bien au delà de ce qu’une vie ordinaire peut réserver. Et puis il a cette idée géniale qui voit la superposition géographique et symbolique de deux villes : Paris et Mexico. Paris est une capitale dont la superficie est dix fois moins importante que celle de Mexico. Dès le premier chapitre le lecteur découvre une curieuse théorie géométrique permettant la superposition des deux villes. «Ainsi Paris serait délimité à l’est par l’aéroport Benito Juárez, jusqu’au bois de Chatultepec de l’autre côté (…) La tour Eiffel se trouverait au croisement de Reforma et Insurgentes. » L’idée est surprenante mais le résultat constitue une remarquable réussite littéraire. Les différents niveaux de narration finissent par converger vers une scène finale tout à fait explosive.
“Paris Mexico District Federal” est un roman hors norme qui révèle une personnalité littéraire qu’il faudra désormais considérer comme l’un des grands maîtres de la fiction. Le premier écrivain qui a accouché d’une oeuvre après avoir rêvé de l’alignement géographique de deux villes…
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)