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Paris est un laboratoire de politiques urbaines inconnu ou, du moins, peu étudié. Jacques Chirac, élu en 1977 à l'Hôtel de Ville, met en œuvre une grande politique de planification urbaine, centralisée et hiérarchique. Le Plan-programme de l'Est Parisien (1983) est à ce titre exemplaire. Cette politique urbaine affiche des succès, elle s'accompagne aussi de conséquences inattendues : entre autres choses la mobilisation des citoyens, la création d'associations du cadre de vie mettant en œuvre des modes d'action collective d'un genre nouveau.
Mais la Mairie regarde de haut ces associations. Bien mal lui en prend, la domination myope de l'Hôtel de Ville s'avère coûteuse pour l'hégémonie du RPR. Les performances de la planification urbaine technocratique ne sont pas du goût de tous les parisiens... Aux élections municipales de 1995, la majorité sortante perd six arrondissements au profit de coalitions de gauche. Dans le 20e, le maire socialiste, Michel Charzat, promeut auprès des habitants une " démocratie locale " opposée au technocratisme de l'Hôtel de Ville et met en place des dispositifs de " démocratie de proximité " (Conseils de quartiers).
Jean Tibéri, élu maire en 1995, réagit et annonce un urbanisme à visage humain qui postule la préservation des quartiers et la concertation avec les associations. A l'épreuve des faits, ces politiques urbaines, traditionnelles ou innovantes, ne manquent ni d'ambiguïtés ni de malices... Le 20e arrondissement, utilisé par l'auteur comme analyseur de la politique urbaine des années 80-90 à Paris, en témoigne.
L'étude s'inquiète de définir l'intérêt collectif territorial et montre comment la gouvernance urbaine émerge de rapports de force politiques.