Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
"Ombres est né il y a longtemps, le jour où j'ai vu deux jeunes gens, qui s'aimaient, choisir de mourir au lieu de vivre. J'ai décidé alors qu'un...
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"Ombres est né il y a longtemps, le jour où j'ai vu deux jeunes gens, qui s'aimaient, choisir de mourir au lieu de vivre. J'ai décidé alors qu'un jour j'écrirais leur histoire."
Sur fond de drame historique - avant que le Zimbabwe (ex-Rhodésie-du-Sud) obtienne son indépendance en 1980, ce pays de l'Afrique australe a connu la colonisation, la ségrégation et la déportation -, Chenjerai Hove met en scène la tragédie d'une famille marquée par l'exode et la misère.
"Le père de Johana" est la figure centrale de cette triste allégorie. Après la querelle qui les a opposés, Marko, l'amant de sa fille, s'est pendu, et Johana a bu "le liquide contenu dans la bouteille dont il ne savait pas lire la langue".
"Celui qui a semé la mort dans les champs" est alors livré à une vie d'errance et, des années plus tard, solitaire, rongé de remords et de souvenirs douloureux, abandonné de tous, il mourra à son tour, victime d'une bande de rebelles.
Eminemment poétique, incantatoire, parfois abrupte, souvent orale - à l'instar de celle de Johana qui "a du mal avec les mots" -, la langue de Chenjerai Hove donne à cette fable de toutes les douleurs un relief saisissant.
Né à Mazvihwa au Zimbabwe, écrivain, éditeur et poète, Cbenjerai Hove est l'auteur de plusieurs ouvrages. Après Ossuaire en 1997, Ombres est le deuxième roman traduit en français pour les éditions Actes Sud.