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"Paul Eluard (1895-1952) est avant tout le poète de ce qu'André Breton appelle "les vastes, les singuliers, les brusques, les profonds, les splendides, les déchirants mouvements du coeur". Dans les années 1940, sous une forme d'abord hermétique puis de plus en plus transparente, s'affirme une veine autre, poésie de la Résistance et de la plus large communauté humaine, qui n'annule cependant jamais l'incantation amoureuse.
Tout ce parcours est jalonné de textes en prose où s'affirment au fil des années des préoccupations "ininterrompues" sur la nature de la poésie comme sur ses modes à travers réflexions et citations sur l'art en général et surtout sur l'apport des peintres qu'il aime et qui savent si bien "donner à voir"". Marguerite Bonnet.
Un grand poète
Ce premier tome des oeuvres de Paul Eluard couvre les années 1913 à 1945. Outre les recueils capitaux "Capitale de la douleur" et "L'amour, La poésie", on y trouve le magnifique dictionnaire abrégé du surréalisme, rédigé avec André Breton et riche en fusées poétiques ainsi que le recueil "Les mains libres" où les poèmes d' Eluard dialoguent avec les dessins de Man Ray.
A la fin du tome, on trouvera le fameux poème "Liberté".
Comme souvent dans cette collection, la préface est fort intéressante, donnant quelques données biographiques permettant d' éclairer l' oeuvre de ce grand poète, en quête perpétuel de pureté que ce soit dans l' expérience amoureuse ou dans le langage.