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Deux mouvements ou plutôt deux passages dans le dernier recueil de Gérard Malbec, un pour célébrer la nuit, l'autre pour la réfuter. Le livre s'ouvre sur la nuit docile, nuit refuge d'un corps d'amante où l'homme tente de cautériser les blessures du jour. Dire l'enveloppement du silence, le désarroi, les doutes de celui qui erre dans la nuit qu'il aime "avant l'hécatombe du jour" ... Nuits intenses, fulgurantes au rythme du "Mambo" du "Tango" du "Flamenco" où des "romanciers dipsomanes" donnent sens à nos destins.
L'Afrique nue toujours y affleure alors que déjà dans "Routes" on percevait l'indéfectible lien de l'auteur nomade avec ces espaces de vertige. Le poète réfute la nuit des miracles fallacieux "des révolutions éteintes" la nuit des "poètes maudits" sans feu ni lieu, ou de ceux qui n'ont d'autre recours lorsque s'accroît la solitude que celui de proférer des mots qui viennent se perdre sur la toile En quelques vers, avec une force intérieure rare (l'écriture, née à l'instar de la vie d'une continuité ou d'une rupture) avec des contrastes innervés d'images et d'éclats, Gérard Malbec nous renvoie à nos peurs, nos espoirs dune vie dégagée d'entraves.
François Mary