Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Brian Coffey est avec son ami Denis Devlin, le poète le plus scandaleusement ignoré de la littérature irlandaise contemporaine; à tel point que je...
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Brian Coffey est avec son ami Denis Devlin, le poète le plus scandaleusement ignoré de la littérature irlandaise contemporaine; à tel point que je n'ai pas encore trouvé d'anthologie où ils figurent tous les deux. Les anthologistes estiment sans doute que c'est déjà faire preuve d'une indulgence coupable que de retenir un représentant de cette mini-nébuleuse moderniste, aussi étrangère à la toute récente tradition irlandaise instaurée par Yeats qu'à la tradition centrale, descriptive et discursive, de la poésie anglaise.
Le cas Coffey doit tout de même embarrasser quelque peu l'Irlande littéraire puisque, si l'on en croit J. Mays, elle cherche des excuses à son indifférence : " il a peu écrit " (c'est faux), " il n'a pas publié en Irlande " (si les éditeurs irlandais avaient fait leur métier, il n'aurait pas eu besoin de se faire imprimeur) et la meilleure de toutes : " il s'est exilé " ; on lui refuse dans son pays le poste auquel il estime à juste titre avoir droit, et on lui reproche d'être allé gagner son pain ailleurs ! C'est si gros qu'on peut se demander si cela ne cache pas des motifs inavouables ; de même que Beckett jugeait plus honorable d'habiter la France vaincue que l'Irlande neutre, Coffey choisit de servir l'Angleterre en guerre ; le courant germanophile, important à l'époque dans le nationalisme irlandais, ne pouvait pas approuver.
Denis Rigal