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Comment François Millet est-il devenu Jean-François Millet, et non pas Cabanel, ou bien Gérôme, ou même Courbet, avec qui il partage une enfance provinciale, rurale, des apprentissages tardifs, et quelques choix picturaux ? Des premiers portraits aux commandes publiques, des années de misère à la reconnaissance internationale, voici le portrait d'un artiste hors-norme, d'un homme cultivé et curieux, qui met à mal cette image du "peintre paysan" à laquelle il a été trop souvent réduit.
Mal compris, en France tout du moins, Millet l'est pour plusieurs raisons dont la première est certainement due au fait que la plus grande part de son oeuvre en est absente. Le musée d'Orsay conserve un fonds certes considérable, puisqu'il possède L'Angélus, Des glaneuses et des centaines de dessins, et l'on trouve de beaux tableaux dans les musées français, mais l'oeuvre se trouve davantage visible en Europe et surtout aux Etats-Unis où elle fut très tôt achetée par de grands collectionneurs.
Après avoir analysé les limites de la légende rurale apposée à sa peinture dans les années 1970, Chantal Georgel se penche sur l'homme pour mieux saisir l'oeuvre. De l'examen de ses souvenirs, de ses lectures et de ses goûts se dégagent les fondements d'une sensibilité, le cadre mental et intellectuel où s'est déployé le rêve de l'artiste. Des croquis aux tableaux achevés, souvent repris, voire répliqués, sa création est ici abordée dans son entier, suivant au plus près la genèse et le processus de production, nous invitant à découvrir en mots et en images l'univers poétique de l'une des figures artistiques majeures du XIXe siècle.