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Corinne a grandi dans l’ombre de parents humbles et malades, bercée par les dogmes catholiques de la pureté et de la virginité. Même après la disparition des siens, à l’heure où elle aurait pu s’ouvrir au monde en quittant les territoires de l’enfance, la jeune femme est restée intègre à ses principes, oeuvrant scrupuleusement, consciencieusement, pour s’assurer un quotidien serein. Toutefois, la contrepartie de ce choix d’existence se nomme isolement, solitude.
Un cercle que Corinne, confortablement installée, veut à présent rompre, et ce ne sont pas quelques mauvais souvenirs de rendez-vous qui vont l’en empêcher. Ainsi ose-t-elle pour la première fois faire un pas vers l’extérieur, vers les hommes, en déposant une annonce… Cependant, maintenant que la porte a été entrouverte, qui sait quel être va pénétrer dans son existence et la faire chavirer ? Après « Le Chemin de duperies », Sven Kellner poursuit son exploration de la féminité qui se brise et se brûle les ailes au contact des hommes.
Et dans « Métamorphoses », celle qui chute irrémédiablement, enivrée et trahie par son amant, c’est Corinne, qui devient allégorie tragique de l’innocence perdue, de l’amoureuse manipulée, de la femme en proie à la duplicité des hommes intéressés. Construite comme un long crépuscule qui tomberait sur son héroïne, cette oeuvre livre une destinée féminine qui s’inscrit même dans la lignée d’une Emma Bovary.