Elle fut l’un des plus grands esprits des Lumières, son intelligence éclaira ses contemporains d’un feu vif et profond, sans être française elle fut cependant le flambeau d’une exigence de pensée qui caractérisa la France de l’époque. En d’autres termes Germaine de Staël fut la parfaite contradictrice de son compatriote Rousseau qui trouvait bien suffisant de fournir aux filles une éducation qui les limitaient aux travaux d’aiguille. La biographie éponyme de Ghislain de Diesbach nous offre une merveilleuse redécouverte de cette personnalité hors norme qui écrivait
à son propre sujet : “Je suis une personne avec laquelle et sans laquelle on ne peut vivre.”
Comme le souligne avec justesse l’historien spécialiste de la période, Germaine de Staël avait un rapport narcissique avec l’empreinte qu’elle souhaitait laisser dans l’histoire . Elle écrit dans son ouvrage “De l’influence des passions” : “ C’est une jouissance enivrante, que de remplir l’univers de son nom, d’exister tellement au delà de soi qu’il soit possible de se faire illusion sur l’espace et la durée de sa vie…” Reste que son intelligence déliée et inspirée a suscité l’admiration de beaucoup de ses contemporains et l’acrimonie de quelques uns. A l’instar de Voltaire, elle est universelle en même temps qu’unique. Auteur à succès, elle ne se limite pas à la littérature, elle ignore les querelles de cénacles où les jalousies de confrères, peut être parce qu’elle se sent supérieure à tous ses rivaux. Femme d’affaire avisée, elle gère avec prudence une fortune dont elle fait un usage éclairé. Elle est une voyageuse infatigable, moins par goût que par nécessité mais tirant profit des errances auquel l’exil la condamne. Elle tentera tout au long de sa vie de jouer un rôle politique, domaine dans lequel elle subit beaucoup de désillusions.
Sur le plan des sentiments elle sera mariée jeune à un homme de trente sept ans son ainé dont elle dira : “De tous les hommes que je n’aime pas, c’est celui que je préfère.” Elle aura des amants qui seront généralement des déceptions car elle est plus prudente dans la gestion de sa fortune que dans celle de son coeur. Sa passion pour Benjamin Constant la laissera déchirée.
Ghislain de Diesbach nous propose avec “Madame de Staël” une peinture complète – soulignons la qualité de l’index -, rythmée et hyper documentée d’une femme exigeante et tourmentée dont les ambitions furent multiples et les talents nombreux. Cette biographie offrira au lecteur un infini bonheur de découverte et d’intelligence.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Elle fut l’un des plus grands esprits des Lumières, son intelligence éclaira ses contemporains d’un feu vif et profond, sans être française elle fut cependant le flambeau d’une exigence de pensée qui caractérisa la France de l’époque. En d’autres termes Germaine de Staël fut la parfaite contradictrice de son compatriote Rousseau qui trouvait bien suffisant de fournir aux filles une éducation qui les limitaient aux travaux d’aiguille. La biographie éponyme de Ghislain de Diesbach nous offre une merveilleuse redécouverte de cette personnalité hors norme qui écrivait à son propre sujet : “Je suis une personne avec laquelle et sans laquelle on ne peut vivre.”
Comme le souligne avec justesse l’historien spécialiste de la période, Germaine de Staël avait un rapport narcissique avec l’empreinte qu’elle souhaitait laisser dans l’histoire . Elle écrit dans son ouvrage “De l’influence des passions” : “ C’est une jouissance enivrante, que de remplir l’univers de son nom, d’exister tellement au delà de soi qu’il soit possible de se faire illusion sur l’espace et la durée de sa vie…” Reste que son intelligence déliée et inspirée a suscité l’admiration de beaucoup de ses contemporains et l’acrimonie de quelques uns. A l’instar de Voltaire, elle est universelle en même temps qu’unique. Auteur à succès, elle ne se limite pas à la littérature, elle ignore les querelles de cénacles où les jalousies de confrères, peut être parce qu’elle se sent supérieure à tous ses rivaux. Femme d’affaire avisée, elle gère avec prudence une fortune dont elle fait un usage éclairé. Elle est une voyageuse infatigable, moins par goût que par nécessité mais tirant profit des errances auquel l’exil la condamne. Elle tentera tout au long de sa vie de jouer un rôle politique, domaine dans lequel elle subit beaucoup de désillusions.
Sur le plan des sentiments elle sera mariée jeune à un homme de trente sept ans son ainé dont elle dira : “De tous les hommes que je n’aime pas, c’est celui que je préfère.” Elle aura des amants qui seront généralement des déceptions car elle est plus prudente dans la gestion de sa fortune que dans celle de son coeur. Sa passion pour Benjamin Constant la laissera déchirée.
Ghislain de Diesbach nous propose avec “Madame de Staël” une peinture complète – soulignons la qualité de l’index -, rythmée et hyper documentée d’une femme exigeante et tourmentée dont les ambitions furent multiples et les talents nombreux. Cette biographie offrira au lecteur un infini bonheur de découverte et d’intelligence.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)