Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Au bout du chemin, une cabane blanche à balustrades, près de laquelle nous la reconnaissons aussitôt. Dame à cheveux poivre et sel, drapée dans une...
Lire la suite
Au bout du chemin, une cabane blanche à balustrades, près de laquelle nous la reconnaissons aussitôt. Dame à cheveux poivre et sel, drapée dans une ample cape grise. Elle nous attend, majestueuse et souriante. Fiché dans l'herbe à sa droite, un panneau en fer forgé porte l'inscription : Petite Plaisance.
De ce premier contact avec Marguerite Yourcenar, je retiens surtout la voix : chantante et distinguée, parfaitement articulée. Si parfaitement qu'au premier abord, d'aucuns trouveraient des inflexions forcées, quasi mondaines, à la musique des mots. Coupante et froide aussi, parfois, me dirai-je au cours de notre entretien. Comme pour éluder des questions qui ne la concernent pas. Celle du " bonheur " par exemple, qui nous obsède plus ou moins tous sur la terre. Elle, depuis longtemps, est en quête de perfectionnements intérieurs autrement essentiels.
" Le temps, ce grand sculpteur " lui a fait un visage serein où passent des expressions de sympathie amusée. Oserai-je dire de légère supériorité... sur ce monde qui crie trop " moi, moi, moi! " et qu'elle veut contempler de plus en plus loin.
J. C.